La
cordillère royale s’étend sur l'altiplano bolivien à deux pas de
Lapaz. Ces 125km de montagnes (6 sommets au dessus de 6000m) nous
attirent, d'autant qu'on aperçoit tous les matins les pics enneigés
depuis notre hôtel à La Paz.
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la Cordillera Real |
Du velo : On
commence par une traversée en largeur des montagnes. Il s'agit de
parcourir en vélo la 'ruta de la muerte' : l'ancienne route qui
relie Lapaz aux Yungas (régions de collines coincée entre
l’Amazonie et la cordillère, région des producteurs de coca si
chere à Morales).
On enfourche les vélos au col à 4700m au milieu
des sommets enneigés et c'est parti pour 5h de descente jusqu'à la
jungle de Coroico à 1700m. La route est extrêmement étroite,
serpente à flanc de montagne tout en surplombant des ravins
vertigineux (500m de falaises par endroits). Il est difficile
d'imaginer que cette route était l'unique route pour les Yungas
empruntées continuellement par des chauffeurs de camions la plupart du temps exténués de fatigue.
D'après un article de
la BBC, les 70km de lacets faisaient entre 100 et 200 morts par an
(en 1995 l'
"Inter
American Development Bank" la
qualifie de "the most dangerous road in the world").
Aujourd'hui, elle fait le bonheur des VTTistes qui la descendent tous
les jours. A l'arrivée on reçoit un T-shirt « I survived the
death road »ce qui ne semble pas être le cas de tout le monde
à la vue des nombreuses croix en hommage aux touristes qui bordent
la route ...
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Réné et Raymonde en vacances ! Dans leurs plus beaux apparats |
De la rando: On
déniche une carte militaire du sud de la Cordillera et grimpons dans
un mini-van pour Sorata au pied de l'Illampu. Le village mêle vie
traditionnelle et tourisme, il constitue une destination prisé pour
le trekking durant la saison touristique.
Nous partons pour 3 jours
de marche avec pour objectif la 'laguna glacial" à 5100m
d'altitude. Le chemin traverse d'abord des petits villages perchés
où les habitants continuent à cultiver au prix d'effort incroyable
des terrasses à flanc de montagnes.
Autour de 4000m, on pénètre
dans de vastes prairies pour Lama parsemé de mines plus ou moins
exploitées. La saison touristique ne bat pas encore son plein et
nous avons l'impression d’être seul dans la montagne.
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Camping à 4500m |
Notre carte
est approximative et le parcours du trek dans le Lonely Planet est assez fantaisiste, ce qui nous vaut de gros détours (on se perd à
peu près une fois par jour). L'objectif est quand même atteint mais
les nuages gâchent un peu la vue de cette lagunes dans laquelle se
jettent la glace qui tombe de lamprillon.
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La laguna glacial |
Un peu plus haut : Âpres
avoir arpenté les rues de Lapaz à la recherche d'une agence de
confiance, nous partons avec José et Lucrecia faire un peu
d'andinisme. Nous délaissons le Huayna Potosi, sorte d'autoroute
pour touristes qui désirent monter à 6000m (entre 10 et 70
personnes par jour au sommet presque toute l'année) et préférons
des sommets moins hauts et plus sauvages dans le massif du
Condoriri (petit groupe de montagnes qui ressemblent à un condor).
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Des lamas devant le Huayna Potosi |
L'arrivée au camp de base est époustouflante, les pics s’élèvent
de tout les côtés autour de la tente, les lamas se pressent devant
les photos pour l'ambiance andine.
A cause de problèmes digestifs
nous revoyons notre objectif initial à la baisse. Le lever 2h00 du matin pour l’ascension du
Pequeno Alpamayo (5400m, PD) passe mal et aprés une succession de vomito de Julie, on décide de se recoucher et de faire une journée de
rando/acclimatation au pic Austria 5300m. De là nous avons un point
de vue à couper le souffle sur toute la cordillère royale, de
l'Illampu au Huayna Potosi. Face à nous s’élève le Condoriri
(la tête du condor) impressionnant et apparemment inaccessible.
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Avec Jose devant le Condoriri. |
Nous
sommes les premiers de l'année à tenter l'ascension de la 'Cabeza
del Condor' qui est à cette époque bien enneigé. José nous
prévient que l’ascension déjà technique, sera en plus fatigante (car il faudra ouvrir la route) mais aussi plus accessible grâce à la neige qui recouvre cailloux et glace en ce début de saison. On décide donc de tenter le coup ...
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la ruta jusqu'à la cumbre ... |
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prêt ! |
Levés à 1h30 du matin, on commence par marcher dans
un gros tas de cailloux pendant 4h avant de trouver le passage qui
nous permet de mettre pied sur le glacier.
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Au tour de Julie de faire la trace... |
Nous progressons sur le
glacier pendant 2 heures alors que le soleil se lève et dévoile
l'objectif final qui parait encore bien loin. Petit passage de
crevasse, il semble que Thomas pèse plus lourd que les autres ou que
le pont de neige n'accepte pas plus de 2 passages successifs... On
atteint enfin la longue cheminée en neige avec un passage en glace
assez technique à 70 degrés dans lequel on laisse pas mal de force.
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Julie attaque la goulotte |
Une fois au col, il reste tout le fil de l'arrête à parcourir en
tirant des longueurs dans des pentes de neige qui dépassent parfois 50
degrés. Enfin avec la quantité de neige et le froid, les conditions sont excellentes. La neige tassée à souhait, porte parfaitement.
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La crête n'est pas vraiment plate ! |
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petit passage vertical sur la crête |
On atteint le sommet à midi pile un peu fatigués mais ravis par la vision panoramique des sommets alentours. On espérait un peu plus de confort mais le sommet n'est pas très large et c'est donc attaché à notre piolet, qu'on engouffre nos sandwichs préparé par Lucecia pour se donner du courage pour la
descente.
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a sommet (5700m) |
Nous retrouvons Lucrecia en fin d'aprem au camp de base
après plus de 15heures passés sur la montagne. Nous sommes lessivés
mais bien content d'être les premiers de l'année à avoir atteint
le sommet !