mardi 30 août 2011

En haut du Stok Kangri ...


En bons montagnards, nous sommes bien tentés par l'ascension du Stok Kangri, sommet qui nous nargue depuis Leh. Renseignements pris, le Stok Kangri est un 6000 très abordable et facile qui peut se réaliser en 4 jours si on est acclimaté (ce qui est notre cas). 
Le Stok Kangri vu depuis Leh.
Vue sur Leh.
L'ascension ne nécessite pas d’être encordé (le glacier à traverser peu épais n'est quasiment pas crevassé). Chouette, on va donc pouvoir partir « léger », ou tout du moins prendre plus à manger pour agrémenter les repas. La recherche de crampons et piolets de location, encore fonctionnels, nous occupe une bonne partie de la journée. On trouve quand même le temps de grimper sur les hauteurs de Leh pour visiter le palace et une gompa en profitant d'un coucher de soleil grandiose. Bon présage pour le sommet ?

On part de Leh sous une pluie et un ciel bouché qui nous fait plutôt penser à la Normandie, qu'à un pays désertique. Quelques heures plus tard à l'arrivée du bus ça va déjà un peu mieux.
On commence par remonter la vallée depuis le petit village de Stok avec un paysage encore différent de ce qu'on avait vu. Le deuxième jour, les sommets enneigés commencent à apparaître. On rejoint le «  camp de base » du Stok Kangri en début d’après midi. 

Les tentes du camp de base en arrière plan.
Rien d'exceptionnel pour ce camp plutôt bondé et jonché de crottins. Enfin la promiscuité a quand même du bon, on passera l’après midi à se reposer au soleil en discutant avec nos différents voisins. On se fait même offrir une boite de raviolis d'Allemagne au plus grand plaisir de Rémi trop content de retrouver un peu de viande.
Vue depuis le camp de base.
Le lendemain, le départ pour le sommet est plutôt matinal voir nocturne : 1h00 du matin. La montée se fait tranquillement sans difficulté particulière même si l'on chemine vraiment très lentement, le souffle court. Je me sens plutôt nauséeuse ce qui n'arrange rien à ma vitesse de progression. Rémi et Thomas supporteront mon rythme toute la montée sans broncher et pourtant ils commencent à avoir froid. 
Ça monte.
La montre alti étant un peu déréglée, on découvre avec surprise le sommet 300m plus bas que ce qu'on l'attendait : bonne surprise !. Le soleil est là pour nous réchauffer et on profite d'une vue grandiose sur les vallées environnantes (Indus, Zanskar, Pakistan). Les nuages ne tardent pas à arriver (timing parfait) et on en profite pour entamer la descente.
Au sommet.
Retour au camp de base pour un repos bien mérité avant de redescendre sur Stok où nous trouvons une jeep pour nous ramener à Leh.
Le glacier d'à côté.
Les photos de Leh sont ici.
Les photos de Stok Kangri sont .

jeudi 25 août 2011

Balades au pays des cailloux ...


Une fois Rémi attrapé à sa sortie d'avion, nous nous concoctons 10 jours de balade au Ladakh / Zanskar : un grand mélange de journées d'acclimatations et de trekking en autonomie, de nuits en tente et d’hébergements chez les habitants, de visites de monastères et de randonnées dans des vallées désertiques.
pleins de jolis cailloux !
Dés le lundi matin, plutôt que d'aller au boulot, nous grimpons dans le bus en direction des petits villages d'Alchi et de Likir à 2h de Leh environ. En visitant le monastère d'Alchi nous rencontrons un groupe de femmes qui invitent Julie à éplucher des abricots. Les abricots poussent ici dans tous les champs et jardins de la vallée et jouent un rôle important dans l'économie locale (ils sont super bons, vraiment pas chers et déclinés sous toutes les formes : savon, huile, séchés)

La Gompa de Likir, perchée sur sa colline, offre un vue incroyable au couché du soleil sur la vallée de l'Indus et la chaîne de montagne du Zanskar. Nous passons la nuit à deux pas du monastère pour profiter de l'ambiance et retrouvons Zoey et Gav rencontrés à Manali.
Likir.
Nous quittons la vallée de l'Indus à pied depuis Alchi pour rejoindre une vallée isolée du Zanskar (sur le chemin Lamayuru-Chilling) et le tout petit village de Sumdo Choon. Deux jours nous seront nécessaires pour franchir le col à 5200m et redescendre dans les pâturages à Yaks surplombant Sumda Choon. Les deux premiers jours de trek sont assez éprouvants surtout à cause de l'altitude mais le paysage est magnifique et change radicalement à mesure que nous montons.
Peu avant le col.
Nous ne croiserons dans ces montagnes qu'un berger avec qui nous partagerons un thé salé et nos abricots alors qu'ils nous demandent des nouvelles de son troupeau de Yak broutant bien plus haut dans la montagne.
Tea time.
 Quelques kilomètres après Chilling, le chemin traverse la rivière Zanskar, mais le pont n'est pas encore construit:il faut en fait utiliser une sorte de grosse caisse suspendue à un câble au dessus de la rivière bouillonnante pour rejoindre l'autre rive. Impressionnant !
Traversé du Zanskar.
 A partir de là, nous retrouvons le trek, un peu plus parcouru, de la Markha. Nous remontons donc la vallée de la Marka pendant 3 jours traversant les villages de Skyu, Markha, Hankar, Tachongsen jusqu'à Nimaling. Les premiers jours, le fond de la vallée verdoyant tranche avec les montagnes abruptes et extrêmement arides de parts et d'autres de la rivières. Plusieurs passages à gué dans l'eau glacé sont nécessaires (et délicats à cause du courant) :mieux vaut ne pas oublier ses principes physiques, « L'écoulement est plus puissant dans les passages étroits » Cela m'a valu une petite frayeur lorsque j'ai essayé de traverser au plus étroit (pour me mouiller moins longtemps les pieds) et que je me suis un fait peu chahuter par la puissance du courant ! Chacun se souviendra de cette journée : a notre énième passage à gué, Rémi décide de prendre une voie alternative en gravissant la montagne qui s'écroulent littéralement sous ses pieds. Finalement il rejoint la terre ferme indemne du bon coté de la rivière sous le regard perplexe des locaux (Mais pourquoi il passe par là celui là ? ) .

Vue sur le Kang Yatze.
 Tandis que nous prenons de l'altitude, les pics enneigés du Kang Yatse (6400m) apparaissent, et le chemin traverse les pâturages des Yaks qui se révèlent de très bons spots de camping au milieu des marmottes et des poules sauvages.
Camping chez les Yaks.
 La météo n'est pas au rendez-vous pour le dernier jour de marche. Nous passons le col à 5200m sous la neige et la descente vers l'Indus se fait sous la pluie. 
Au col.
 Après plusieurs de marches sous la pluie, un peu de camion-stop et de bus nous arrivons le soir à Hemis complètement trempés, les moines de la Gompa (une des plus importante de la région) ont pitié de nous et nous proposent de passer la nuit, dans l'enceinte du monastère, dans ce que nous comprenons être une cellule pour les pèlerins de passage.
Notre chambre au monastère.

Le monastère d'Hemis.
Réveillés à 6h du matin par le Gong, nous pouvons assister à la première prière de la journée où tous les moines sont présents, les plus jeunes ont probablement moins de 10 ans (un moine adulte surveille les plus jeunes pour éviter les chamailleries), on nous sert du thé au beurre de Yak salé pour patienter avant le petit déjeuner. Nous visitons le monastère alors que les premières hordes de touristes arrivent, l’atmosphère du monastère change complètement … mais nous avons eu la chance d'être les seuls étrangers pendant quelques heures !
Jeune moine à Hemis.
 Le reste des photos est ici.

lundi 22 août 2011

Sur la route de Leh

Nous fuyons Delhi par le bus de nuit afin d’éviter la chaleur étouffante de la ville, rien à voir avec ce que nous avions connu au Cambodge ou à Bangkok, la température est intenable.

Arrivés à Manali, à 2000m d'altitude, nous pouvons enfin souffler et profiter du calme de l'Himal Pradesh depuis notre guesthouse entourée de pommiers à seulement 10min de marches de la ville (merci à Zoay pour ce bon plan).
Content d'être à Manali.
Nous nous baladons dans la montagne avec Zoey et Gav (rencontrés dans le bus) et le chien de la guesthouse qui semble adorer les balades ! Les paysages sont verdoyants (presque alpins), des ruisseaux et des torrents descendent des glaciers un peu partout, la marijuana envahie les jardins comme la mauvaise herbe et les forêts de mélèzes fournissent le bois pour cuisiner.
Gros arbre!
A partir de Manali 2 jours sont nécessaires pour rejoindre Leh.

Les 100 premiers kilomètres du trajet sont laborieux, il n'y pas suffisamment de places assises dans le bus et la route franchissant le premier col à 4000m est en construction : enlisements dans la boue et embouteillages nous retardent beaucoup. Une fois le col franchi les paysages changent complètement, les arbres laissent place aux prairies de la vallée du Lahaul-Spiti. Il nous aura fallu plus de 11h pour arriver à Keylong où nous décidons de prendre une journée de pause.
Embouteillages à 4000m.

Keylong, capitale du Lahaul, se dresse au dessus de la vallée de la Bagha et constitue l'arrêt obligatoire sur la route Manali / Leh, nous y passons une journée pour que nos fesses récupèrent du trajet précédent. A une heure de marche du bourg, la Gompa de Shashur surplombe la ville. Nous rencontrons 4 pèlerins amicaux venant de Kullu qui nous accompagnent pendant la montée. Ils nous parlent tout le long du chemin mais ne nous comprenons pas grand chose à leur langue. Nous saisissons qu'ils viennent consulter le médecin tibétain de la Gompa.
Nos copains, les pèlerins.
Nous quittons Keylong au lever du soleil (5h du matin) avec cette fois ci des places réservées. Nous alternons pause repas, contrôles des passeports alors que la route s’élève lentement dans des paysages de plus en plus désertiques. Pendant les 15 heures de trajet nous franchissons trois cols dont le plus haut s’élève à 5300m avant de redescendre sur Leh vers 21h.
Sur la route...
Cette route ouverte seulement de Juin à Octobre est un des seuls accès terrestres au territoire Ladakhi. Emprunter cette route permet de réaliser l’éloignement et l'isolement de la région et de profiter de paysages à couper le souffle (au sens propre et figuré).

Le reste des photos est ici.