vendredi 11 mai 2012

Un peu de sport dans la Cordillera Real

La cordillère royale s’étend sur l'altiplano bolivien à deux pas de Lapaz. Ces 125km de montagnes (6 sommets au dessus de 6000m) nous attirent, d'autant qu'on aperçoit tous les matins les pics enneigés depuis notre hôtel à La Paz.
la Cordillera Real


Du velo : On commence par une traversée en largeur des montagnes. Il s'agit de parcourir en vélo la 'ruta de la muerte' : l'ancienne route qui relie Lapaz aux Yungas (régions de collines coincée entre l’Amazonie et la cordillère, région des producteurs de coca si chere à Morales). 

On enfourche les vélos au col à 4700m au milieu des sommets enneigés et c'est parti pour 5h de descente jusqu'à la jungle de Coroico à 1700m. La route est extrêmement étroite, serpente à flanc de montagne tout en surplombant des ravins vertigineux (500m de falaises par endroits). Il est difficile d'imaginer que cette route était l'unique route pour les Yungas empruntées continuellement par des chauffeurs de camions la plupart du temps exténués de fatigue. 

D'après un article de la BBC, les 70km de lacets faisaient entre 100 et 200 morts par an (en 1995 l' "Inter American Development Bank" la qualifie de "the most dangerous road in the world"). Aujourd'hui, elle fait le bonheur des VTTistes qui la descendent tous les jours. A l'arrivée on reçoit un T-shirt « I survived the death road »ce qui ne semble pas être le cas de tout le monde à la vue des nombreuses croix en hommage aux touristes qui bordent la route ...
Réné et Raymonde en vacances ! Dans leurs plus beaux apparats

De la rando: On déniche une carte militaire du sud de la Cordillera et grimpons dans un mini-van pour Sorata au pied de l'Illampu. Le village mêle vie traditionnelle et tourisme, il constitue une destination prisé pour le trekking durant la saison touristique. 

Nous partons pour 3 jours de marche avec pour objectif la 'laguna glacial" à 5100m d'altitude. Le chemin traverse d'abord des petits villages perchés où les habitants continuent à cultiver au prix d'effort incroyable des terrasses à flanc de montagnes.

 Autour de 4000m, on pénètre dans de vastes prairies pour Lama parsemé de mines plus ou moins exploitées. La saison touristique ne bat pas encore son plein et nous avons l'impression d’être seul dans la montagne. 
Camping à 4500m
Notre carte est approximative et le parcours du trek dans le Lonely Planet est assez fantaisiste, ce qui nous vaut de gros détours (on se perd à peu près une fois par jour).  L'objectif est quand même atteint mais les nuages gâchent un peu la vue de cette lagunes dans laquelle se jettent la glace qui tombe de lamprillon.
La laguna glacial
Un peu plus haut : Âpres avoir arpenté les rues de Lapaz à la recherche d'une agence de confiance, nous partons avec José et Lucrecia faire un peu d'andinisme. Nous délaissons le Huayna Potosi, sorte d'autoroute pour touristes qui désirent monter à 6000m (entre 10 et 70 personnes par jour au sommet presque toute l'année) et préférons des sommets moins hauts et plus sauvages dans le massif du Condoriri (petit groupe de montagnes qui ressemblent à un condor). 
Des lamas devant le Huayna Potosi
L'arrivée au camp de base est époustouflante, les pics s’élèvent de tout les côtés autour de la tente, les lamas se pressent devant les photos pour l'ambiance andine.
 A cause de problèmes digestifs nous revoyons notre objectif initial à la baisse. Le lever 2h00 du matin pour l’ascension du Pequeno Alpamayo (5400m, PD) passe mal et aprés une succession de vomito de Julie, on décide de se recoucher et de faire une journée de rando/acclimatation au pic Austria 5300m. De là nous avons un point de vue à couper le souffle sur toute la cordillère royale, de l'Illampu au Huayna Potosi. Face à nous s’élève le Condoriri (la tête du condor) impressionnant et apparemment inaccessible.
Avec Jose devant le Condoriri.
Nous sommes les premiers de l'année à tenter l'ascension de la 'Cabeza del Condor' qui est à cette époque bien enneigé. José nous prévient que l’ascension déjà technique, sera en plus fatigante (car il faudra ouvrir la route) mais aussi plus accessible grâce à la neige qui recouvre cailloux et glace en ce début de saison. On décide donc de tenter le coup ...
la ruta jusqu'à la cumbre ...
prêt !
Levés à 1h30 du matin, on commence par marcher dans un gros tas de cailloux pendant 4h avant de trouver le passage qui nous permet de mettre pied sur le glacier. 

Au tour de Julie de faire la trace...
 Nous progressons sur le glacier pendant 2 heures alors que le soleil se lève et dévoile l'objectif final qui parait encore bien loin. Petit passage de crevasse, il semble que Thomas pèse plus lourd que les autres ou que le pont de neige n'accepte pas plus de 2 passages successifs... On atteint enfin la longue cheminée en neige avec un passage en glace assez technique à 70 degrés dans lequel on laisse pas mal de force. 
Julie attaque la goulotte
Une fois au col, il reste tout le fil de l'arrête à parcourir en tirant des longueurs dans des pentes de neige qui dépassent parfois 50 degrés. Enfin avec la quantité de neige et le froid, les conditions sont excellentes. La neige tassée à souhait, porte parfaitement.
La crête n'est pas vraiment plate !
petit passage vertical sur la crête
 On atteint le sommet à midi pile un peu fatigués mais ravis par la vision panoramique des sommets alentours. On espérait un peu plus de confort mais le sommet n'est pas très large et c'est donc attaché à notre piolet, qu'on engouffre nos sandwichs préparé par Lucecia pour se donner du courage pour la descente. 
a sommet (5700m)
Nous retrouvons Lucrecia en fin d'aprem au camp de base après plus de 15heures passés sur la montagne. Nous sommes lessivés mais bien content d'être les premiers de l'année à avoir atteint le sommet ! 




Quelques photos de Sorata mais pas beaucoup et du Condoriri

4 commentaires:

  1. très impressionnant ...félicitations !
    liliane

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  2. Yep, ça c'est du post sportif :-)
    Content que vous ayez survécu à la descente de la mort !
    L'ascension du sommet me donne le vertige rien qu'en regardant les photos.
    Bruno
    PS : pas de news pour votre appart :-(

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  3. Super ce que vous avez fait, on se régale de tout, chapeau pour la dernière ligne droite, je crois, bon retour et à très bientôt. Superbes photos de l'ascension, mais je préfère le planchez des vaches ... bz.
    Yvette et Christian

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  4. Bonjour les ultra sportifs! C'est tout simplement.. époustouflant! Les montagnes de Grenoble vont vous paraître toutes petites en rentrant! :)
    Superbes photos, superbes paysages, superbes expériences et superbes sourires sur vos visages! On se régale de vous lire. A bientôt de vous voir :) (nb: d'ici la fin de l'année de mon coté ..) Une bise de NZ.
    Julie G

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